Vous connaissez l’effet Pygmalion ? Dans cette émission, je vous présente les expériences de Rosenthal qui ont mis en évidence cet effet et les réflexions qu’elles ont suscitées chez moi.
Et si croire en notre enfant avait des conséquences plus grandes que celles que nous pensions ?
Et comment faire pour mettre en place une autre manière de penser ?
- Livre « Apprendre Autrement avec la Pédagogie Positive » d’Audrey Akoun et Isabelle Paillot
(ce lien est affilié : chaque achat réalisé en cliquant dessus me permet de recevoir une petite rémunération et ne change pas le prix pour vous.) - En savoir plus sur l’effet Pygmalion et les expériences de Robert Rosenthal : la page wikipédia.
- En savoir plus sur la méthode Coué.
Envie de connaître les méthodes que j’ai créées ?
Des méthodes testées et approuvées par de nombreux parents
et qui ont permis à de jeunes ninjas de découvrir ou redécouvrir les trésors de notre belle langue.
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Transcription du podcast – Épisode 3 – L’effet Pygmalion
Bonjour C’est Catherine du site « une histoire de ninjas et de samouraïs », site qui propose des activités autour de l’écriture créative pour que nos enfants aiment le français. Je vous propose dans cette émission des pistes de réflexion pour améliorer votre quotidien et votre relation avec votre enfant afin de créer un environnement plus serein pour qu’il apprenne le français.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de l’expérience de Rosenthal, qui a mis en évidence l’effet Pygmalion. Robert Rosenthal est un psychologue américain né en 1933. Il va faire une première expérience avec des rats. Il donne à un groupe d’étudiants des rats en leur disant que ces rats sont exceptionnellement intelligents. Il va ensuite prendre un autre groupe d’étudiants et il va leur donner d’autres rats, en leur disant cette fois « manque de pot, pour des raisons génétiques, ces rats ne sont pas très futés. » Les deux groupes de rats ne sont en fait ni plus ni moins intelligents que les autres. Ce sont des rats, c’est tout ! On laisse ensuite les étudiants s’occuper de leurs animaux. Et puis on va faire faire un test aux deux groupes de rats : ils vont devoir trouver la sortie d’un labyrinthe. Et bien les rats jugés intelligents par les étudiants ont mieux réussi que les rats jugés stupides. Certains de ces derniers vont même jusqu’à ne pas oser dépasser la ligne de départ. Ça fait réfléchir, non ?
Mais Robert Rosenthal ne s’arrête pas là, il va imaginer une nouvelle expérience cette fois au sein d’une école. Il se fait passer pour un centre de recherche qui fait une étude sur le quotient intellectuel des élèves. Il fait donc passer une batterie de tests dans ce sens à toute une classe. Puis il fait parvenir une lettre aux enseignants, comme si c’était une erreur, et dans cette lettre, il désigne une partie des élèves comme étant surdoués. Les enseignants vont donc savoir que tel et tel personne est prétendument surdoué. Il récupère la lettre. Bien sûr, le nom des enfants qui ont été choisis a été fait au hasard, pas du tout sur la base du test initial du QI. C’est un élément important. En fin d’année scolaire, il vient une nouvelle fois soumettre à la classe sa batterie de tests, il compare les résultats. Ceux qui avaient été désignés comme surdoués, ont des scores clairement plus élevés que les autres. Il avait donc suffi, d’insuffler ces pensées que ces élèves étaient surdoués chez les enseignants, pour que il y ait des conséquences auprès des enfants, et que ces enfants-là, s’améliorent. J’avoue avoir été très dubitative la première fois que j’ai entendu parler de cette expérience. D’ailleurs, la première fois que j’en ai entendu parler c’était dans un livre qui s’appelle « La pédagogie positive » (je vous mettrai le lien sous le podcast.) Donc il suffirait que je crois que mes enfants soient des petits génies pour qu’ils le deviennent ? Vraiment ? Non, trop facile ! En réalité, comment ça marche ? Alors ce que je vais vous dire, vous partager, ce sont mes propres réflexions, et je vous invite à ne pas me croire sur parole, mais à réfléchir par vous-même à la lumière de votre propre expérience.
L’effet Pygmalion, qui tient son nom d’une légende grecque, est aussi appelé prophétie autoréalisatrice. Moi, ce terme « autoréalisatrice » m’a renvoyé à un autre : l’autopersuasion. Et ça m’a rappelé la méthode Coué. Oui, vous savez, le « je vais bien, tout va bien » de Dany Boon. Le principe de cette méthode est d’utiliser l’autosuggestion consciente pour améliorer la maîtrise de soi. Cette méthode a inspiré bien sûr la pensée positive, les techniques de visualisation, entre autres, et le postulat de départ est que la volonté ne suffit pas, et que l’imagination est un facteur important pour nous faire agir. Et cette imagination, ces pensées, peuvent être conduites, contrôlées. Mais nous le savons, ce n’est pas automatique et la méthode Coué a ses limites. Le personnage dépressif de Dany Boon, ne croit pas réellement que tout va bien. On le sent bien. Mais si sans se mentir à soi-même, nous nous motivons, nous nous encourageons, peu importe le résultat, nous ressentons tout de même au fond de nous une agréable sensation. Et cette sensation permet à notre esprit de s’ouvrir sur le possible. Mais alors, si je peux agir sur mes pensées pour m’améliorer comment alors expliquer que mes pensées, les attentes que j’ai pour quelqu’un d’autres, ont des conséquences sur ses résultats. La solution – enfin, une piste de solution, je ne prétends pas détenir la vérité, mais j’avoue que ça a fait « tilt » à ce moment-là – je l’ai eu à une conférence sur la prise de parole. La conférencière indiquait que 93% de la communication est non verbale. Les chiffres exactes seraient : 7% de communication verbale, 3!% de la communication vocale, c’est-à-dire l’intonation, le son de la voix, et 55% visuel. Ça va être les expressions du visage, le langage corporel. Alors les chiffres ont été remis en cause, on n’était pas tout à fait d’accord, etc. Mais on peut quand même retenir l’importante part qu’a le langage non verbal. Et on le sait, ce langage est en grande partie inconscient. L’ongle que l’on se ronge sans y penser, la main qu’on se passe dans les cheveux, les jambes que l’on croise sans même en avoir conscience. Et c’est à mon avis par ce non-verbal que passe l’effet Pygmalion. Sans nous en rendre compte, notre voix va peut-être se faire plus douce, plus distincte, nous allons toucher l’épaule de notre enfant lui signifiant notre empathie. Et petit à petit, sa confiance en lui va augmenter, et il sera plus ouvert aux apprentissages. Alors inutile de vous persuader que votre enfant est le prochaine Einstein, j’ai essayé, ça ne marche pas du tout ! 😉 Par contre, se dire que notre enfant a toutes ses chances, qu’il est un être en devenir, en train de se développer, d’apprendre, que son cerveau est plastique, et qu’il peut comprendre des choses très compliquées comme… des règles de français ! Oui, en vous disant cela, vous changez votre perspective, et toute votre attitude s’en ressent. Et c’est un peu comme si vos pensées transpiraient à travers vous.
Alors pourquoi suis-je aussi affirmative ? Parce que je l’ai vécu moi-même. Lorsque nous étions aux Etats-Unis, j’ai vu mes enfants qui écorchaient de plus en plus le français. La lecture et l’écriture étaient une catastrophe. J’étais très très inquiète, et je ne voyais pas comment faire. J’ai alors relevé mes manches et je leur ai proposé une méthode, une méthode qui n’a pas du tout marché ! Et pour cause ! Je n’y croyais pas ! Mes enfants autant que moi, nous nous y ennuyions, c’était une corvée, on s’y mettait en soufflant, bref, ça a été la cata ! Mais j’ai quand même pu constater que mes enfants n’étaient pas si mauvais que je le croyais. Ça a été une première petite pensée « en fait, ils connaissent des choses en français ». Par ailleurs, probablement boostée par l’ambiance générale des États-Unis, avec ce « Yes we can » et puis globalement par le positivisme américain, je me suis mise à penser autrement. « Bien sûr, ils vont y arriver ! » Ça a été cette pensée qui a déclenché tout le reste. Et à partir de là, il y a une foule d’exemples qui m’est apparue. Ils avaient réussi à apprendre l’anglais en trois mois. Ils aimaient lire. Ils adoraient se frotter à notre belle langue, ils faisaient des jeux de mots. Ils posaient plein de questions. Bref, je me rendais compte petit à petit qu’il y avait plein de choses à faire avec eux en français. Le cercle vertueux était lancé ! Du coup, nous avons imaginé ensemble une autre méthode qui est celle que j’utilise encore sur mon site pour aider les enfants expatriés mais aussi les autres. Et mes enfants n’ont eu aucun problème à s’adapter au programme de français à leur retour.
Alors voilà pour l’effet Pygmalion. Bien sûr, je ne vous demande pas de me croire. Mais je vous demande d’y réfléchir. Est-ce que vous êtes sceptique comme moi lorsque j’en ai entendu parler la première fois, ou alors est-ce que vous êtes convaincu, comme moi actuellement ? Est-ce que vous seriez prêt à essayer une petite expérience ? Ça ne coûte rien et vous voyez ce qu’il se passe. Choisissez une pensée où vous êtes certain que votre enfant ne va pas y arriver. Vous avez cette conviction que de toute façon, c’est peine perdue. Et sans forcer, sans passer dans l’extrême de « c’est bon, il va y arriver » essayez de trouver une pensée qui vous rapproche de l’attente que vous auriez pour votre enfant. Alors, par exemple, vous pourriez vous dire : « mon enfant ne peut peut-être pas encore lire en français » (notez le « pas encore » c’est très important, j’y reviendrai) il ne peut donc pas encore lire en français, mais il peut… » il peut quoi ? À vous de trouver. « Il peut lire des mots courts, il peut lire les mots qui n’ont pas de piège de prononciation, etc. » Et cette pensée, écrivez-la. L’écrit a ce pouvoir d’ancrer les choses. Essayez et voyez ce qu’il se passe. Voyez ce qu’il se passe en vous, voyez ce qu’il se passe auprès de votre enfant. Vous pouvez même laisser un commentaire, je serai ravie de vous lire et bien sûr, je vous répondrai.
Voilà, cette émission est terminée, merci de l’avoir écouté jusqu’au bout. Si elle vous a plus, partagez-la auprès de votre entourage. Et je remercie par avance ceux qui prendront le temps de mettre 5 étoiles sur Itunes. Non seulement ça me fera énormément plaisir mais en plus vous permettrez à d’autres parents de découvrir ce podcast. Vous pouvez aussi trouver toute sorte d’informations sur l’apprentissage du français sur le site unehistoiredeninjasetdesamourais.com (je sais, c’est un peu long, mais vous pouvez taper « apprendre le français » et « ninjas » sur votre moteur de recherche préféré et vous me trouverez. Sur ce, je vous souhaite une excellente semaine et je vous dis à bientôt pour la suite des aventures. Bye-bye !